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Libération

3 % de PDGères et eux et eux et eux..

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Parmi les 400 plus grands patrons français, il n'y a que 12 femmes. Elles ont pourtant investi les grandes écoles depuis trente ans.
publié le 15 septembre 2003 à 0h59

Elles sont douze. Douze femmes à diriger l'un des 400 plus grands groupes français, selon le Guide 2003 des états-majors des grandes entrepri ses (1). Dans la galerie de photos que constitue cet annuaire des 400 patrons les plus puissants de France, on les distingue à peine tant l'avalanche de costumes-cravates emporte le regard. Aux côtés des médiatiques Arnault, Pinault ou Bolloré, leurs noms ne sont guère connus : Dominique Hériard-Dubreuil dirige le groupe familial Rémy Cointreau, Dominique Reiniche la filiale France de Coca-Cola, Anne Lauvergeon le nucléaire français via le groupe Areva ou Anne-Marie Idrac la RATP. De 1994 à 1998, aucune femme ne présidait un grand groupe, selon ce même guide. Elles sont 4 en 1999, 7 en 2000, et 12 cette année. Soit 3 % des effectifs, un score bien plus faible qu'en politique.

Depuis trente ans, les femmes sortent des grandes écoles de commerce, les promotions sont aujourd'hui à parité, mais elles sont toujours aussi peu à atteindre les plus hauts postes de l'entreprise. Les articles de presse ressassent les mêmes noms. Dans les années 80, c'était la businesswoman Francine Gomez avec les stylos Waterman, puis la réussite modèle d'Annette Roux et les bateaux Beneteau, enfin la version Internet avec Oriane Garcia à la fin des années 90. «Médiatiser une femme dirigeante masque d'autant mieux les 99 % autres qui ne sont jamais nommées», remarque un chasseur de têtes.

Avec le foot et la chasse, le milieu des grands patrons est l'un des dernier