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Libération

Une dernière nuit de poker menteur

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Les 146 pays membres tentaient hier de trouver un compromis sur l'agriculture.
publié le 15 septembre 2003 à 0h59

Cancun (Mexique)

envoyés spéciaux

Un compromis, malgré les divergences ? Ou un blocage, en dépit des tentatives de convergence ? Les 146 pays membres de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) tentaient, hier soir, de sauver ce qui pouvait encore l'être avant la fin officielle du sommet dans la nuit de dimanche à lundi. En gros, les pays en développement estimaient hier que l'Union européenne et les Etats-Unis ne cédaient pas assez sur l'agriculture. Lesquels enrageaient de devoir lâcher du lest tout en ne récoltant pas grand-chose. Pour comprendre les négociations, il vaut mieux être multicartes. Juriste pour peser l'importance d'un mot. Economiste pour comprendre l'impact en dollar de la moindre phrase. Diplomate, enfin, pour bien jauger les considérations politiques derrière l'habillage technique. Récit.

Le tango des vrais-faux déçus

Les négociations commerciales tiennent du poker menteur planétaire. Cancun, c'est un peu Las Vegas. Les très gros joueurs ne jouent pas forcément à la même table que les petits. Les jokers tombent parfois pour mieux voir les atouts des autres. Du coup, quand 22 pages de compromis déboulent ce samedi, tout le monde tombe dessus à bras raccourcis. «Un mauvais document, limite scandaleux», râle le ministre indien. «Trop ambigu», ajoute le Brésilien. «Une bonne base de travail», dit Pascal Lamy, commissaire européen au Commerce, mais qui «coince» un peu sur tout. Notamment sur l'agriculture, où le compromis «franchit plusieurs lignes rouges»... Dan