C'est confirmé : hier, Jean-Pierre Raffarin a annoncé une hausse de la TIPP sur le gazole de 2,5 centimes dès 2004. Cette nouvelle, qui se traduira à la pompe par une hausse de 3 centimes du litre de diesel (avec la TVA), s'apparente à un joli coup de Trafalgar pour les contribuables, à qui le candidat Chirac avait promis moult baisses d'impôts (lire Libération d'hier).

Habillage. «Il y a un problème évident de lisibilité gouvernementale, s'indigne Hervé Mariton, député UMP de la Drôme. Le gazole, c'est le carburant rural, très France d'en bas. Déjà que les Français ont du mal à croire qu'on veut leur baisser les impôts, on leur donne des éléments pour être dans l'incrédulité la plus totale.»

D'autant que l'habillage «développement durable» derrière lequel se retranche Raffarin apparaît contestable. D'abord, parce que la mesure, d'un point de vue écologique, ne vaut pas tripette (lire ci-dessous).

Ensuite, parce que l'affectation de la recette comporte son lot d'interrogations. Les 500 à 800 millions d'euros attendus «devraient aller à RFF (Réseau ferré de France, établissement propriétaire des voies ferrées, ndlr)», afin de «donner à notre pays les moyens de développer le ferroutage», a expliqué Raffarin sans plus de précisions.

«Honnêtement, on n'y comprend rien», notait un observateur avisé du système ferroviaire amusé par la référence au seul ferroutage. Ce mode de transport ­ camions montés sur les trains ­ est une solution séduisante médiatiquement mais très marginale aux