La Commission des opérations de bourse (COB) a mis le temps, mais elle a finalement rédigé son rapport sur l'information financière de Vivendi Universal (VU) sous l'ère Messier. Annoncé pour décembre 2002 par Gérard Rameix, le directeur de la COB, ce texte, signé par Hervé Dallérac, le chef du service de l'inspection de la COB, a finalement été remis vendredi dernier à la justice, qui enquête sur les mêmes faits. Un délai révélateur des pressions entourant ce dossier. Finalement, ce rapport d'enquête, que Libération s'est procuré, est bien en deçà des attentes de ceux qui voyaient dans VU une affaire Enron à la française. «Le service n'a pas relevé d'éléments majeurs qui auraient été masqués au public. Aucune fraude pénale massive, aucune opération faisant intervenir des "intermédiaires" n'a été identifiée», estime la COB. Ce qui n'est pas pour déplaire à Jean-Marie Messier. «L'affaire VU est ramenée à ses justes proportions», exultait hier l'ex-PDG de VU dans les Echos, en plus conforté par la décision d'un tribunal new-yorkais de lui accorder son indemnité de 20,5 millions d'euros (voir Libération d'hier).
L'ex-PDG se réjouit peut-être un peu vite. Le texte est très sévère vis-à-vis de sa communication financière : «L'information donnée au public par le groupe VU en 2001 et 2002 n'a pas été exacte, précise et sincère», résume la COB. Ce qui l'a conduit à ouvrir dans la foulée une procédure de sanction administrative à son encontre et contre la société Vivendi. Messier risqu