Ce n'est pas la première fois que l'Union européenne se lance dans des «plans de relance» aux accents keynésiens. Au départ, il y eut le Livre blanc de Jacques Delors sur la «croissance, la compétitivité et l'emploi», rendu public au plus fort de la récession de 1993. L'ancien président de la Commission (1985-1994) a tenté de convaincre les chefs d'Etat et de gouvernement qu'il fallait que l'Europe prépare sa croissance future notamment en accroissant son effort de recherche, en menant une politique active de l'emploi mais aussi en bâtissant les infrastructures nécessaires à son développement. Les Douze de l'époque applaudirent poliment mais ne donnèrent que partiellement suite au Livre blanc : la proposition delorienne d'autoriser l'Union à recourir à l'emprunt pour financer ses grands travaux a épouvanté des ministres des Finances surtout soucieux à l'époque de serrer les cordons de la bourse... Néanmoins, à Essen, en décembre 1994, les Douze ont adopté une liste de 14 grands travaux prioritaires dans le domaine du transport financés très partiellement par le budget européen (jusqu'à 50 % des frais d'étude et 10 % du montant des travaux). Chacun espérait que cette liste attirerait les investisseurs privés. Neuf ans plus tard, seuls trois projets sont définitivement terminés (aéroport de Milan-Malpenza, pont sur la Baltique d'Oresund et mise à niveau des chemins de fer irlandais). Le 1er octobre prochain, la Commission va proposer d'allonger cette liste et de nouveaux mécan
1994 : sur 14 idées, 3 réalisées
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par Jean Quatremer
publié le 19 septembre 2003 à 1h03
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