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Libération

Des ambitions mais pas de moyens

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L'Europe est ligotée par des questions de budget.
publié le 19 septembre 2003 à 1h03

Lorsqu'on est attaqué au centre, mieux vaut contrecarrer sur les côtés. C'est ce à quoi se sont attachés hier Jacques Chirac et Gerhard Schröder : critiqués par les autres pays européens pour leurs déficits excessifs, Paris et Berlin vont peut-être les contraindre à parler enfin de relance, le 16 octobre prochain, lors d'un conseil européen. Ironie du calendrier, dix jours plus tôt les mêmes partenaires auront jugé des déficits français et allemands.

En fait, l'idée d'une initiative de croissance avait germé lors du Conseil des ministres de l'économie franco-allemand, le 23 juin à Paris. Quelques jours plus tôt, l'Italie venait de mettre sur la table du conseil européen de Salonique un «plan de relance des investissements publics». Le ministre italien, Giulio Tremonti, proposait alors d'y consacrer l'équivalent de 0,5 à 1 % du PIB européen, soit 50 à 70 milliards d'euros par an, pendant dix ans.

Récession généralisée. La France et l'Allemagne ont d'abord fait la fine bouche, en affirmant que les Italiens faisaient la part trop belle aux routes et aux ponts, (comme celui sur le détroit de Messine ou le projet Moïse à Venise) : «trop de béton, trop de dettes en perspective», s'était écrié le ministre allemand des Finances Hans Eichel. Mais les deux ministres avaient quand même compris que, face à la menace de récession généralisée, l'idée de la présidence italienne n'était pas à rejeter. Francis Mer et Hans Eichel ont donc cherché à mettre un peu plus de «matière grise et de hau