Bruxelles (UE), correspondance.
Le gouvernement belge peut être content de son coup : avec son projet «d'amnistie fiscale», il a réussi à réveiller les socialistes et à fâcher son voisin luxembourgeois. De 500 millions à un milliard d'euros, c'est ce que «l'amnistie fiscale» belge, dite Déclaration libératoire unique (DLU), décidée le 12 septembre, pourrait rapporter au gouvernement. L'opération aux consonances politiquement correctes vise à rapatrier les capitaux belges placés à l'étranger «avant le 1er janvier 2003», soit quelque 160 milliards d'euros aujourd'hui dispersés dans le monde... A la clé, la création de près de 200 000 emplois d'ici à 2007, promis par la coalition socialiste-libérale au pouvoir depuis juillet dernier.
«One shot». Le gouvernement Verhofstadt a mis le paquet : tout est bon pour séduire les fraudeurs, dont une grande partie avait choisi de placer leur argent au Grand-Duché de Luxembourg pour échapper aux rigueurs de la fiscalité. Le régime fiscal privilégié, inspiré des exemples allemand et italien, prévoit, outre l'anonymat garanti vis-à-vis de l'administration fiscale, un taux d'imposition de base de 9 % pour les capitaux rapatriés, et un taux privilégié de 6 % appliqué aux capitaux réinvestis pendant une durée minimum de cinq ans dans l'économie belge.
Ces conditions sont à prendre ou à laisser, a prévenu le gouvernement belge. «Cette opération "one shot" ne se renouvellera pas», a tenu à préciser le ministre belge des Finances, Didier Reynders. La