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Libération

Deux mois de guéguerre à 400 millions

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Le gouvernement et la Commission échappent à une crise majeure.
publié le 22 septembre 2003 à 1h05

Après avoir frôlé le dépôt de bilan d'un groupe industriel européen de 118 000 personnes et une crise politique majeure, l'affaire Alstom devrait au bout du compte ne faire que des heureux. «C'est le paradoxe de cette crise : tout le monde sort très content», explique un proche du dossier qui, hier soir, ne doutait pas d'une issue heureuse de la crise. Première satisfaite, la Commission évidemment. Elle pourra se prévaloir d'avoir fait respecter les textes européens sans pour autant être accusée d'avoir envoyé à la casse un géant de l'industrie.

Devoir. Le gouvernement français, lui, s'en tire avec la conscience tranquille et le sentiment du devoir accompli. Celui d'avoir bataillé pour l'emploi jusqu'au bout, quitte à se fâcher avec Bruxelles. Alstom voit, lui, son plan de sauvetage réévalué de 400 millions d'euros, en passant de 2,8 milliards d'euros à 3,2 milliards d'euros. Une bonne bouffée d'air pour une entreprise au bord du précipice. Enfin, les 32 banques créancières de l'entreprise ressortent soulagées par l'assurance que le plan français ne devrait pas être retoqué par la Commission européenne.

Puisque tout le monde est content, on peut se demander pourquoi il a fallu en passer par la case du psychodrame. Car ces deux mois de crise entre Paris et Bruxelles ont failli avoir la peau d'Alstom. «Depuis un ou deux mois, on ne parle de nous que pour annoncer que l'on est proche du dépôt de bilan. Il ne faut pas s'étonner que nos clients aient perdu confiance», dit un proche