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Le travail a de l’avenir. Incompréhension générationnelle

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Les jeunes ne veulent plus travailler comme leurs aînés. Les 35 heures ont ouvert une brèche dans la trilogie « « métro-boulot-dodo » ».
publié le 22 septembre 2003 à 1h04

«Notre jeunesse est mal élevée, elle se moque de l’autorité. Les enfants répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler.» Depuis Socrate, auteur de cette diatribe antijeune, pas une génération qui n’a reproché à sa jeunesse de bouder le travail. On la dit aujourd’hui paresseuse et «volatile». Dans les entreprises, les DRH s’inquiètent de ces jeunes qui abandonneraient pour un oui pour un non leur poste de travail. Incapables de s’investir et allergiques à l’autorité. Par facilité, les plus âgés parlent de «génération zapping», oubliant que près de 80 % des 20-30 ans ne demandent qu’à décrocher un CDI.

Elevée aux CDD et à l'intérim, seule une minorité a intégré et retourné les règles de la flexibilité. Rebelles aux grand-messes managériales, à la hiérarchie et aux horaires, ceux-là ont adopté une stratégie «donnant donnant» avec leur employeur : «Si je peux être mis dehors demain, je peux partir quand je le décide.» Pour tous les autres, et c'est la grande majorité, l'attachement à l'entreprise s'est certes effrité devant les licenciements massifs. Mais ils n'ont pas perdu de vue la nécessité de se battre. «Le discours des parents : travaille dur si tu ne veux pas finir au chômage, n'est pas près de disparaître», note Pierre Boisard, chercheur au Centre d'études de l'emploi.

Mais si les «juniors» des cabinets de consultants triment encore sans broncher cinquante heures par semaine, la plupart des jeunes commencent à remettre le travail à sa place : une activité es