En août, la consommation des ménages en produits manufacturés a flanché de 2,7 % par rapport à juillet et de 1,7 % par rapport à août 2002. Un chiffre «dramatique», selon Philippe Waechter, économiste de Natexis Asset Management. Il faut remonter à 1996 pour en trouver un aussi mauvais.
«Lafautaki». Le grand jeu de «lafautaki» est donc ouvert. Le secrétaire d'Etat aux PME Renaud Dutreil, qui a déjà prouvé son talent à ce jeu avec la conso pâlotte en mai («la faute aux grèves»), a semble-t-il déclaré forfait sur ce coup-là. En l'absence de ce flamboyant compétiteur, les économistes n'ont trouvé que les fortes chaleurs d'août comme explication. «C'est sans doute lié en partie à la canicule», estime ainsi Nicolas Claquin, économiste au CCF. En gros, face aux températures trop élevées, les Français auraient réagi en boudant les magasins.
Tout le monde n'en est pas persuadé. Comme le dit Philippe Waechter, «avant la publication des chiffres, on se demandait si cela allait jouer dans un sens ou dans l'autre». De plus, l'indice publié par l'Insee, qui ne porte que sur les produits manufacturés, ne prend en compte qu'autour de 30 % du total de la consommation. Dans les 70 % restants, on trouve une partie de l'agroalimentaire (dont l'eau), les services, et l'énergie, la demande pour cette dernière ayant été justement entraînée par les fortes chaleurs et la clim'. Pas de quoi réévaluer franchement à la hausse une consommation très morne, mais une raison de relativiser la responsabilité