Strasbourg (UE)
envoyé spécial
Seul le Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement des 16 et 17 octobre, qui doit confirmer sa nomination, le sépare encore du fauteuil de président de la Banque centrale européenne (BCE). Hier, Jean-Claude Trichet a franchi haut la main l'obstacle du Parlement européen, en obtenant un large vote de confiance (à bulletins secrets) : 315 voix pour, 83 contre et 75 abstentions. Le 1er novembre, il devrait donc succéder pour un mandat de huit ans non renouvelable au Néerlandais Wim Duisenberg qui n'aura occupé son siège que cinq ans et demi.
Mal élu. Les esprits chagrins noteront néanmoins que les bancs de l'hémicycle strasbourgeois n'ont pas fait le plein avec 473 présents sur 626 eurodéputés, alors qu'il s'agissait d'entériner une nomination d'importance. Surtout, le gouverneur de la Banque de France n'a pas obtenu le score quasi soviétique de son prédécesseur, en 1998 : 439 voix (contre 40, et 59 abstentions). Trichet, dans l'échelle de la confiance, est même le plus mal «élu» parmi les six membres du directoire de la banque de Francfort...
C'est sans doute sa qualité de citoyen français qui lui a joué un tour, l'Hexagone n'ayant pas bonne presse ces temps-ci dans les institutions européennes. Beaucoup jugent que la France a montré, tant à l'égard du pacte de stabilité qu'à l'égard des règles de concurrence, qu'elle supporte mal les contraintes des règles du jeu européen. De là à soupçonner Trichet d'être le cheval de Troie des intérêts f