Demain, avec presque deux ans de retard sur le calendrier, le conseil d'administration de la Poste va découvrir le contrat de plan et le sort que lui réserve l'Etat pour les quatre ans à venir. Le document, rédigé par le ministère des Finances et qui fixe les engagements réciproques de l'établissement public avec sa tutelle, n'a été transmis qu'en début de semaine à Matignon et à l'Elysée.
Elus locaux et syndicats redoutent un contrat a minima. Jean-Paul Bailly, le président de la Poste, nommé par le gouvernement actuel il y a un an, a pris son temps pour faire son diagnostic et mieux peser dans sa négociation avec Bercy. Il a reçu hier la copie de sa feuille de route. A la Poste, on refuse de la commenter. Pourtant, dans l'entourage de la direction, filtrent déjà quelques commentaires. «Ce ne sera pas un texte révolutionnaire», prévient ainsi un haut cadre de la direction.
Fond du trou. La Poste, en mauvaise posture financière, et qui devrait annoncer jeudi à ses administrateurs un résultat semestriel en recul de 40 % par rapport à l'an dernier, ne devra guère compter sur un coup de pouce d'un Etat dont le budget est au fond du trou. Un rapport de la Commission des affaires économiques avait chiffré pourtant à 3 milliards d'euros par an les charges d'intérêt général supportées par la Poste, sans contrepartie.
Même déception attendue sur la fameuse question des services financiers. Jusqu'au bout, la Poste a plaidé pour obtenir le droit de distribuer des crédits à la consommatio