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Libération

Coup de force argentin face au FMI

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Comment Buenos Aires a imposé l'annulation d'une partie de sa dette.
publié le 26 septembre 2003 à 1h08

Le FMI et l'Argentine, ou l'histoire d'un tango sans fin. Depuis des années, le pompier des finances publiques en feu et la deuxième plus grosse économie d'Amérique latine s'affrontent sur la façon de résoudre une crise économique sans précédent. Lundi à Dubaï, l'Argentine a contraint le FMI à accepter l'annulation de 75 % de sa dette publique détenue par des investisseurs étrangers (94,3 milliards de dollars), mettant ainsi un terme à de longs mois de négociations. Ce qui n'empêche pas Nestor Kirchner, le président argentin, de s'en prendre violemment au FMI : «Quand une dette atteint un tel niveau, la responsabilité n'en incombe pas seulement au débiteur mais également aux créanciers», a-t-il déclaré hier devant l'assemblée générale de l'ONU. Et les institutions financières internationales ont «contribué, encouragé et poussé à la croissance de cette dette !». Petit travelling arrière.

Bras de fer

Le feuilleton commence le 21 décembre 2001. Engluée dans une économie qui ressemble au tonneau des Danaïdes, l'Argentine jette alors l'éponge. Le gouvernement, plombé par trois ans de récession, annonce qu'il ne peut plus honorer ses dettes. Ce moratoire fait l'effet d'une bombe. «D'un seul coup, nous avons vu revenir les experts du FMI, raconte un diplomate argentin. Ils nous serraient la main, mais demandaient aussitôt : "Bon, alors, de combien allez-vous réduire vos dépenses publiques pour dégager un excédent budgétaire ?"» Un discours rodé : rogner dans les dépenses publiques, d