L'écrasant soleil estival aura fait des heureux : les producteurs allemands ont pu vendre 30 % d'électricité solaire de plus que l'an dernier. Ce qui fait enrager les industriels français du secteur : «Si nous avions eu les 300 mégawatts installés en Allemagne, nous aurions pu fournir une ville comme Nantes», a lancé mercredi André Joffre, vice-président du Syndicat des énergies renouvelables, lors d'une conférence de presse. Constitués en Alliance photovoltaïque française, qui rassemble des industriels comme Photowatt ou des filiales de BP et de Total, ainsi que des associations (Observatoire des énergies renouvelables, Greenpeace, etc.), les partisans du solaire se mobilisent pour réclamer un plan gouvernemental. Pour les défenseurs des énergies renouvelables, les chiffres sont accablants : au rythme actuel, elles atteindront dans un siècle le niveau prévu par l'Union européenne pour 2010... Malgré un ensoleillement supérieur en France de 20 % par rapport à l'Allemagne, l'apport du solaire électrique a été négligeable cet été, alors que EDF éprouvait des difficultés à produire de l'énergie pour cause de rivières trop chaudes. En outre, l'éolien était doublement en panne. D'abord parce que sa capacité installée en France reste ridicule en dépit des engagements de l'Etat et parce que le vent s'est fait rare.
La capacité électrosolaire installée en France ne dépasse pas 17 MW, dont moins de 10 % sont reliés au réseau national. L'Alliance photovoltaïque réclame la mise en place