Madonne-et-Malerey, 386 habitants, paisible village de la plaine vosgienne sis entre Vittel et Epinal, se considère désormais «hors zone AGCS». Le 17 septembre, à l'unanimité moins une voix, le conseil municipal (11 élus) votait une motion en ce sens, pour rejeter symboliquement une éventuelle libéralisation des services (poste, cantine de l'école, etc.) qui pourrait découler de cet accord conclu dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce, OMC (lire encadré).
«On considère que l'Education nationale n'est pas une vulgaire boîte de conserve, ni la culture une baguette de pain, ni l'environnement un pot de peinture !», s'indigne le maire du village, François Martin, 42 ans, sans étiquette, cheminot de profession. «D'accord, on va me dire que, pour l'instant, l'Education nationale ne rentre pas dans le cadre de l'AGCS. Mais on voit bien qu'aux Etats-Unis le privé veut régner dans les écoles, qu'il considère comme un marché. Nous, nous ne voulons pas que, demain, Disney porte plainte contre l'Etat français pour pouvoir installer des écoles primaires et que Mickey vienne faire cours dans nos campagnes à nos enfants.»
Campagne. Tout commence au printemps dernier. A Paris, au siège national d'Attac (Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens), les débats sur l'AGCS font rage. «Opacité, manque de démocratie, nous devions trouver un moyen d'élargir le débat sur la question de l'AGCS», explique Bernadette Joncquet, membre du conseil d'adm