Lyon envoyées spéciales
«Est-ce que quelqu'un sait où se trouve l'interrupteur ? Il faut éteindre tous ces lustres qui consomment de l'énergie...» C'est une petite voix venue du fond des salons de l'hôtel de ville de Lyon qui a illustré le mieux, vendredi, les écueils sur lesquels butent quotidiennement les partisans de la «décroissance soutenable», un concept qui vise, par une baisse de la production et de la consommation, à préserver les ressources naturelles de la planète et à assurer la survie de l'espèce humaine (Libération de vendredi).
Réunis durant deux jours pour un colloque consacré à ce concept, les adeptes de la décroissance semblent chercher désespérément à mettre en adéquation leurs idées et leur mode de vie. Peut-on appliquer au quotidien le principe de la décroissance ? «J'essaie, concède un géographe toulousain, mais je ne peux pas me passer de l'Internet dans mon boulot ni empêcher mes enfants de regarder la télé. Malgré tout, une fois informé et responsabilisé, on consomme moins et mieux.»
Lui et les 400 autres participants sont venus de toute la France chercher à Lyon des éléments de réflexion et des argumentaires pour nourrir la «capacité de résistance au système». Comme ce jeune militaire de Limoges expliquant à une salle hilare qu'il a déposé plainte contre l'économie de marché dans son commissariat de quartier. «C'est l'ennemi désigné, plaide-t-il. L'économie de marché ne tient pas la route d'un point de vue écologique.» Selon les théoriciens de la décro