Bercy ne rechigne devant aucun fond de tiroir : à partir de 2004, la SNCF verra augmenter grassement les péages qu'elle doit verser à Réseau ferré de France (RFF), le propriétaire des voies ferrées. Pour justifier cette mesure, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, avait assuré que «l'objectif [était] de donner des moyens d'action supplémentaires à RFF». Il n'en sera rien : car ce que payera la SNCF sera retranché des versements de l'Etat. RFF n'aura pas un sou de plus. La SNCF, elle, verra ses péages augmenter chaque année de 60 millions d'euros pendant cinq ans, ce qui équivaut à 300 millions d'euros de charges en plus par an à partir de 2008. Un peu dur à avaler quand le gouvernement multiplie les injonctions pour que l'entreprise gomme son déficit conséquent (plus de 250 millions d'euros pour le seul premier semestre cette année).
La direction de la SNCF, qui fait valoir que les péages ratiboisent déjà 30 % de ses recettes, a été d'une grande clarté sur le sujet : «On ne saura pas faire», répète la direction de l'entreprise ferroviaire, fumasse devant une mesure qui n'a de justification «que budgétaire» et qui pèsera sur les investissements. Gonflé, Gilles de Robien, le ministre des Transports, assurait récemment à Libération : «C'est un service à rendre à la SNCF de lui faire payer de vrais coûts, d'autant que la SNCF a tout intérêt à ce que les péages soient élevés en vue de la future concurrence.» Un de ses conseillers glisse qu'il est «évident que