Cette fois-ci est-elle la bonne ? Le siège d'Air France doit accueillir aujourd'hui un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire, suivi d'un conseil d'administration susceptible d'avaliser enfin le rapprochement avec KLM. Il y a dix jours, déjà, les administrateurs avaient été convoqués, avant que le conseil soit suspendu, pour cause d'exigences néerlandaises de dernière minute. Vendredi, en marge du Salon du tourisme à Deauville, le patron d'Air France, Jean-Cyril Spinetta, est apparu confiant, quoique flou sur le calendrier : l'annonce «viendra dans quelques jours, ou dans quelques semaines». Au même moment, le gouvernement néerlandais, qui possède 14 % de KLM et une «golden share» lui donnant un droit de veto sur toute décision stratégique, démentait avoir donné un aval définitif à l'opération. Avec cette alliance, la direction d'Air France rêve de synergies. Mais ce mariage pourrait se révéler bien plus casse-gueule qu'elle l'imagine.
Roissy va-t-il manger Amsterdam ?
C'est le cauchemar néerlandais : Schiphol, l'aéroport d'Amsterdam, actuellement le quatrième aéroport européen derrière Roissy (respectivement 40,7 millions de passagers en 2002 contre 48,4 millions), devient le «troisième aéroport parisien», un vul gaire outil d'approvision nement de Roissy, désormais plaque tournante de l'entreprise bicéphale.
Quelque 100 000 emplois dépendent de l'activité du hub d'Amsterdam, qui souffrirait assurément de se voir amputer, même partiellement, de ses activités internat