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Libération

L'anarchie dominicale

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A la périphérie des grandes villes, le travail du dimanche se banalise dans les centres commerciaux. Souvent en toute illégalité. Reportages à Nantes et près de Marseille.
publié le 29 septembre 2003 à 1h10

Dans la région parisienne, deux centres commerciaux, l'un au nord, l'autre au sud, sont ouverts tous les dimanches. Dans les centaines de boutiques, des salariés y travaillent, mais aucune autorisation légale n'a été délivrée. Ouverture sauvage largement pratiquée en périphérie des grandes villes. «A chaque contrôle de notre magasin, l'inspecteur du travail cherche toujours la moindre autorisation, il ne la trouve jamais», explique ce délégué syndical d'une chaîne de vêtements à petit prix installé dans le sud de la France. Les condamnations par la justice tombent, mais rien n'arrête le commerce : les magasins rouvrent quelque temps plus tard comme à Plan-de-Campagne, zone commerciale près de Marseille (lire p. IV)

Depuis plusieurs années, les Leroy-Merlin, Castorama, Halle aux chaussures, Darty, Ikea et autres Conforama ouvrent le dimanche dans certaines zones commerciales, particulièrement en région parisienne où la concurrence est redoutable. Selon les termes stricts de la loi (lire encadré), ces magasins ont le droit d'ouvrir cinq dimanches par an et non pas toutes les semaines. Mais personne ne respecte la législation, d'autant que certains préfets, censés réglementer ces ouvertures, peuvent accorder des autorisations exceptionnelles.

«Pas vu, pas pris.» «C'est l'anarchie, résume Karl Ghazi, responsable CGT du commerce sur Paris. En région parisienne, le système qui prévaut est celui du "pas vu, pas pris".» Jonglant avec les dérogations attribuées en fonction des localité