Flash-back sur la bulle Internet au tribunal de commerce de Paris. Trois ans après son introduction en Bourse, Artprice, une start-up spécialiste du marché des cotations d'oeuvres d'art, demande des comptes à ses banquiers.
L'audience un peu surréaliste s'est déroulée vendredi. Au centre du conflit, les conditions de son introduction sur le nouveau marché début 2000. Thierry Ehrmann, le fondateur d'Artprice, dont il possède 63 % du capital, en veut aux «coquins», les banquiers d'affaires qui ont «spéculé» derrière son dos. Il les accuse de lui avoir caché l'immense engouement qu'a suscité la mise sur le marché de sa société, et, in fine, de l'avoir spolié. Le jugement a été mis en délibéré.
Exubérance. L'histoire remonte à janvier 2000, lorsque Artprice se met à lever des fonds et que l'Internet est en train de gonfler sa bulle. Il suffit alors de coller une étiquette Internet sur un projet pour que tout le monde fonds de capital-risque, banquiers d'affaires et boursicoteurs se dispute son financement.
Artprice fait ses premiers pas en Bourse en pleine exubérance. Thierry Ehrmann veut mettre sur le marché 18 % du capital de sa société, soit 1,15 million d'actions. Il confie à Oddo, Pinatton et KBC le soin, en tant qu'introducteurs teneurs de marché (ITM), de mener à bien l'opération. Une fourchette de prix est établie, entre 17,53 et 19,06 euros. Les trois introducteurs font alors le tour de leurs clients institutionnels et consignent dans un «livre d'ordres» leurs intentio