Nantes de notre correspondant
Le calendrier est affiché en façade des magasins : «7/7. Dimanche et fériés toute la journée.» Pour tenir ce pari et éviter les ennuis judiciaires, le très prospère groupe Vet'Affaires, hard discounter vestimentaire, a imaginé une formule inédite, aussi offensive que ses publicités sont agressives. Un montage aussi limite que les écarts avec le droit qui lui ont valu plusieurs condamnations pour publicité mensongère et des procédures pour contrefaçon. Officiellement, la loi sur le repos dominical, qui ne concerne que les salariés, est ici respectée : aucun employé, apprenti ou intérimaire de Vet'Affaires, n'est de service le dimanche. Seuls les couples, gérants associés des magasins, tiennent ce jour-là les caisses des petites surfaces de vente où les vêtements bien entassés rembourrent les bacs.
Vet'Affaires, c'est 49 magasins, disséminés en périphérie des villes, surtout dans le quart nord-ouest de la France. Pour assurer les astreintes de week-end, le groupe fait appel à deux couples de gérants, parfois trois, soit 258 travailleurs non salariés. Pour chaque magasin, ils sont associés au sein d'une société en nom collectif au capital de 1 000 euros détenu à 76 % par le groupe Vet'Affaires et à 24 % par les deux ou trois couples de cogérants. Un modèle reproduit scrupuleusement dans les 49 magasins du groupe. En réalité, un habillage juridique, estiment certains, pour détourner le statut de salarié, qui, lui, rend obligatoire le repos dominical.
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