Il y a comme des fuites à la Bourse de Paris. Depuis le début de l'année, les déçus de la cote, qui n'a connu aucune nouvelle introduction, se multiplient. «La relative déprime du marché, la faiblesse des transactions et, du coup, la faible valorisation des groupes cotés n'arrangent pas les choses», explique Euronext, le groupe privé qui gère la place parisienne. Au point que certains sont poussés à quitter le marché financier avec armes et bagages.
La Bourse devrait pourtant les séduire, puisqu'elle permet aux entreprises de lever des fonds pour se développer. Las, ces derniers mois le désamour boursier frappe des groupes aussi différents que Legris Industrie (malgré une hausse de 11 % de l'action depuis le 1er janvier), Brioche Pasquier (-3,82 % depuis janvier), AB Soft (-50 % depuis janvier) ou encore AES Laboratoires (-12,26 %). Comme Naf-Naf cet été, ils sont sur le point d'abandonner la cote officielle faute d'y trouver leur compte sous forme de financements ou de notoriété.
Pitoupi. Les exégètes ont aussitôt repris un anglicisme pour qualifier les manoeuvres de retrait de ceux qui sont fâchés avec le marché : le P to P (lire «pitoupi») pour Public to Private, autrement dit, le transfert, pas toujours si facile, de la Bourse au privé. Un phénomène qui monte lentement en puissance, comme un contrepoids à la folie des introductions boursières des années 1999-2000 : en 2001, 10 % du total des retraits (hors dépôt de bilan ou fusion de deux groupes cotés) étaient des démarch