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Libération

Japon: reprise ou méprise?

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Le gouvernement est accusé de surestimer le rebond de la croissance.
publié le 30 septembre 2003 à 1h11

Tokyo, de notre correspondant.

Reprise ou pas ? Rebond durable ou feu de paille ? Après douze ans de marasme, l'économie japonaise sortirait-elle enfin du tunnel ? Les autorités et la presse économique en sont persuadées. «Japan is back» («le Japon est de retour»), dit-on à Tokyo.

La semaine dernière à Osaka, afin de célébrer la victoire de l'équipe Hanshin Tigers dans l'un des plus célèbres tournois de base-ball du pays, 40 000 supporters ont envahi le grand magasin Hanshin. Résultat : le chiffre d'affaires du dépôt a atteint 110 millions de yens (près d'1 million d'euros) en fin de semaine. Illustration parmi d'autres de l'euphorie ambiante. «Il n'y a aucun doute sur la reprise», professe Toshihiko Fukui, le gouverneur de la Banque du Japon. Après une progression de 0,6 % du PIB au deuxième trimestre, le gouvernement nippon cite entre autres lueurs d'espoir le bon niveau des exportations, la reprise de la consommation, les commandes de biens d'équipement en hausse et surtout la forte reprise de l'investissement privé.

Kabutocho. Pour couronner le tout, la Bourse de Tokyo, après avoir touché le fond en janvier ­ elle avait alors atteint son plus bas niveau depuis 1983 ­, semble revigorée. Depuis dix-huit semaines, l'indice Nikkei des 225 plus fortes valeurs du Kabutocho a repris 43 %. Une étude récente de la Banque du Japon faisait état d'une résistance inattendue du moral des entreprises. Enfin, des grands noms de l'industrie sidérurgique, automobile ou électronique ­ comme M