Michel Barnier rame pour défendre ses aides régionales face à un Romano Prodi bien décidé à chambouler en profondeur le budget communautaire. Pour le président de la Commission, les «fonds structurels» gérés par le commissaire français et qui sont destinés à aider les régions les plus pauvres de l'Union européenne - sont la seule variable d'ajustement dont il dispose afin d'imprimer sa marque sur la proposition de loi de programmation budgétaire 2007-2013 que l'exécutif européen doit présenter courant novembre. Or, il affirme vouloir davantage orienter le budget vers la croissance, la compétitivité et la recherche. Le problème est que la politique agricole commune (PAC) a été sanctuarisée jusqu'en 2013 à la suite d'un accord entre le chancelier allemand et le président français, en octobre 2002. Or, la PAC, c'est environ la moitié d'un budget de 80 milliards d'euros par an. Le reste, ce sont essentiellement les fonds structurels (23 milliards d'euros). Prodi propose de les redéployer en partie vers les pays de l'Est et de réaffecter le reste à des actions qui ont un lien direct avec la croissance. Les actuelles régions «en retard de développement» de l'UE n'auraient plus droit à rien. Etonnant quand on sait que leur avance est toute relative par rapport à la Lituanie, qui bénéficiera, elle, d'aides.
Pour Michel Barnier, le raisonnement de Prodi est à courte vue : les aides régionales ont un vrai impact sur la croissance, l'UE finançant par exemple des réseaux de transport.