Sur le papier, cela avait des airs de révolution. Mais dans la pratique, et grâce à l'activisme des constructeurs automobiles, ce sera plutôt un ravalement de façade. Après une année de transition, la nouvelle réglementation européenne sur la vente et la réparation des véhicules entre en vigueur aujourd'hui. Adopté en juillet 2002 par la Commission, ce règlement vise à harmoniser des prix européens disparates. La méthode est simple : encourager la concurrence, en limitant la mainmise des grands constructeurs sur la chaîne de distribution et de réparation. Et en remettant en cause le monopole des concessionnaires qui, jusqu'ici, travaillaient généralement en exclusivité avec un seul constructeur. Le résultat devrait néanmoins être limité. «Ça ne changera pas grand-chose», assure-t-on du côté des trois marques françaises. Ancien concessionnaire Citroën, Alain Rizzo, aujourd'hui au cabinet Aptacar Conseil, confirme : «Les constructeurs ont rendu le règlement européen inapplicable.» Explications.
Premier élément de cette nouvelle réglementation : le «multimarquisme». Les constructeurs choisissent toujours leurs concessionnaires, mais ne peuvent plus les empêcher de vendre d'autres marques. Du moins en théorie. Car les constructeurs ont jusqu'au bout bataillé pour verrouiller cette ouverture. Ils ont relevé leurs critères d'exigence à tous leurs concessionnaires qui souhaiteraient vendre une marque concurrente. Si bien qu'un distributeur Renault qui voudrait vendre des Volkswagen