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Libération

Couac bruxellois sur Alstom

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Une annonce intempestive a provoqué une levée de boucliers à Paris.
publié le 2 octobre 2003 à 1h13

Bruxelles (UE)

correspondance

Le porte-parole de Mario Monti, le commissaire à la Concurrence, a-t-il voulu couler définitivement Alstom ? On peut le penser après l'incroyable cafouillage dont l'Allemand Tilman Lüder s'est rendu responsable. Hier midi, il a déclaré benoîtement devant les journalistes que la France, dans le sauvetage du dossier Alstom, avait «notifié à la Commission le 26 septembre une nouvelle mesure de liquidités d'un montant de 900 millions d'euros. Ces 900 millions d'euros s'ajoutent aux mesures qui font déjà l'objet de la procédure ouverte le 17 septembre. Il y a (déjà) 800 millions dans la procédure». Et de conclure : «Selon la France, cela se justifie par la dégradation de la situation de l'entreprise.»

Une phrase assassine car cette annonce d'un nouveau plongeon d'Alstom aurait pu achever de plomber la confiance des investisseurs et des clients, et faire couler le titre de l'entreprise. D'autant que le commissaire Monti enfonçait lui-même le clou quelques instants plus tard, en déclarant que la Commission allait, en conséquence, «bientôt étendre la procédure d'examen à ce nouveau montant».

Au ministère des Finances, la levée de boucliers ne s'est pas fait attendre. Il n'y a «rien de nouveau dans ce qui a été transmis à la Commission par rapport aux accords de financement conclus et annoncés la semaine dernière», martelait Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement français. Tandis que Tilman Lüder, résolument sourd, confirmait : «C'est un élément no