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Libération

«Une petite concession» face à la crise

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publié le 2 octobre 2003 à 1h13

Des travaux, c'est bien, mais cela ne suffira pas. Tel est l'avis de l'Observatoire français des conjonctures économiques. Hasard du calendrier, l'OFCE publiait hier son «Rapport annuel sur l'état de l'Union européenne» pour l'année 2004 (1).

Selon les auteurs (un collectif dirigé par Jean-Paul Fitoussi et Jacques Le Cacheux), l'initiative de croissance, aussi nécessaire soit-elle, ne serait qu'une manoeuvre de diversion: «Cette petite concession à l'urgence, écrivent-ils, permet, opportunément de faire taire les critiques sur le pacte de stabilité et de croissance, dont les défauts n'ont pourtant pas disparu.»

Le rapport livre une véritable charge contre l'attentisme de la Commission et des pays membres, qui se contenteraient depuis deux ans de guetter la reprise. Au point qu'aujourd'hui, selon l'OFCE, l'économie européenne est entrée dans «un pot au noir», renforcé par un pacte de stabilité qui entraîne des politiques «franchement procycliques» (c'est-à-dire qui accentuent les mouvements «naturels» de l'économie). Avec un danger : «Que la cure d'austérité affaiblisse encore une économie européenne au bord de la récession.»

Pour Jacques Le Cacheux, le plan annoncé par Bruxelles «n'est pas à la hauteur, ni dans les enjeux ni dans le timing». Les grands travaux, la recherche mettent en effet plusieurs années pour diffuser leurs effets dans l'économie. Et surtout, note-t-il, il y a «une contradiction fondamentale à prôner des grands investissements, lorsque partout en Europe domi