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Libération

EDF sauve ses comptes par magie nucléaire

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Le groupe allonge de dix ans la durée de vie de ses centrales.
publié le 3 octobre 2003 à 1h14

Même un expert comptable aurait eu du mal. Hier, à l'occasion de la conférence de presse de présentation des comptes semestriels d'EDF, le journaliste de l'agence Bloomberg News, pourtant au fait de la chose financière, en a été réduit à avouer son impuissance. «Est-ce que c'est la dernière fois que l'entreprise change de normes comptables ?», a-t-il demandé à François Roussely, le patron d'EDF, avec la voix lasse et fatiguée de celui qui va devoir aller se plonger pendant des heures dans les arguties juridico-comptables pour comprendre (un peu) les résultats financiers d'EDF.

«En un mot comme en mille, ces comptes semestriels sont bons», avait professé, quelques minutes auparavant François Roussely. Avec un bénéfice semestriel de 728 millions d'euros (contre 231 millions pour l'ensemble de l'année 2002), le diagnostic est a priori incontestable. Mieux, pour donner «une meilleure visibilité des comptes du groupe», l'entreprise a décidé de rapatrier dans ses comptes une partie des 5 milliards d'euros de provision jusqu'alors abandonnés subtilement en hors bilan. Et notamment 900 millions d'euros relatifs à la prise de contrôle contestée de l'électricien italien Edison et 175 millions pour l'acquisition de Fenice. Au total, EDF aura passé, au cours du premier semestre 2,4 milliards de provisions supplémentaires, pour tenter de nettoyer une partie de ses écuries et compenser la dépréciation des filiales allemande (EnBW) et brésilienne (Light) achetées trop cher.

Numéro. Mais alor