Tokyo de notre correspondant
Le «syndrome Imelda» à la rescousse de la consommation japonaise? Comme Imelda Marcos, la veuve de l'ex-dictateur philippin, propriétaire d'une collection de quelque 3 000 escarpins, des centaines de milliers de Japonaises ne regardent plus à la dépense quand il s'agit d'acheter de nouveaux souliers. Talons hauts de 7 à 15 centimètres, aiguilles, vernis ou tressés, bottes en daim ou en cuir avec fermeture Eclair... Les jeunes femmes de l'archipel possèdent des dizaines, voire des centaines, de paires de chaussures, qu'elles vénèrent comme des objets de culte.
Taxes. Certes, l'escarpin et ses variantes soutiennent une niche de luxe. Car la consommation moyenne par Japonais est de cinq paires par an. Mais la niche vaut de l'or. Dans un marché nippon de la chaussure estimé à une bagatelle de 12 milliards d'euros, 70 % du volume vendu chaque année (560 millions de paires l'an passé) sont importés. Une aubaine pour les chausseurs étrangers, surtout européens, qui expédient toute l'année vers l'archipel des millions de souliers. «Sur le segment du luxe, explique-t-on à la Fédération industrielle japonaise de la chaussure de cuir (sic), les chaussures italiennes, françaises et anglaises restent les plus prisées.»
Seule entorse à la frénésie de talons hauts : à l'hyperréglementation sur les importations, contingentées par le Meti (ministère de l'Economie et du Commerce extérieur), s'ajoute une kyrielle de taxes (entre 17 % et 30 % selon les modèles et les m