Dix kilos en plus, des pla ques rouges sur la peau, et des médicaments. Après un an de harcèlement moral, prise en sandwich entre une présidence sans pouvoir et une direction omnipotente, Suzie, cadre d'une grande ONG humanitaire, a jeté l'éponge. Dossier retiré un à un, assistante supprimée, résultats subitement dénigrés, elle a démissionné. Victime «d'une guerre de pouvoirs».Aujourd'hui, plus d'un million et demi de salariés travaillent dans le monde associatif. Comptable, chargé de communication, ingénieur ou directeur, ils viennent en renfort de bénévoles confrontés à une professionnalisation croissante du milieu. De l'association de quartier à la grosse ONG (Organisation non gouvernementale) en passant par l'établissement sanitaire et social pour handicapés, plus de 150 000 structures emploient du personnel. De vraies entreprises pour certaines, avec plusieurs centaines d'employés.
Parapolitique. Mais en l'absence de politique en ressources humaines, cette montée en puissance s'est faite, généralement, sans réelle gestion du personnel. Bas salaires, gros horaires, frictions avec les di rigeants bénévoles, gestion à l'affectif, ou ego démesuré de directeurs qui «oeuvrent pour le bien», les occasions de conflits ne manquent pas. Avec des spécificités pro pres à ce secteur. «L'associatif est un monde parapolitique, où la carrière compte beaucoup. C'est donc aussi un monde d'exclusion et de liquidation», analyse Jean-Michel Bélorgey, conseiller d'Etat et responsable du cente