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Libération

Potion amère aux labos Boiron

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Le leader de l'homéopathie s'insurge contre la baisse du remboursement.
publié le 6 octobre 2003 à 1h16

Sainte-Foye envoyé spécial

Christian Boiron a des lunettes rouges, un bureau avec du rouge, du bleu et du jaune au mur. Et des horloges colorées avec ce qui ressemble à des crevettes pour marquer 3 heures, 6 heures, 9 heures et 12 heures. «C'est un environnement dans lequel je me sens bien», dit-il. Ces derniers temps, ce décor flamboyant ne l'apaise pourtant pas : le patron des laboratoires Boiron ne décolère pas depuis le 23 septembre, quand le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, a annoncé la baisse du taux de remboursement de l'homéopathie de 65 % à 35 %. Une mesure inspirée par «les industries pharmaceutiques et les idéocrates», tonne-t-il.

Efficacité. Depuis, le siège social de Sainte-Foye, en périphérie de Lyon, est en ébullition. Leader mondial du petit tube de granules censés apaiser les bobos, Boiron est quasi synonyme d'homéopathie et 38 % du chiffre d'affaires sont liés à des médicaments remboursés. Christian Boiron est plus généralement très fâché contre la réforme du remboursement par la Sécu, fondée sur le «service médical rendu» (SMR). Ces dernières années, toute la pharmacopée française a été révisée, notée, et les taux de remboursement attribués en fonction de l'efficacité d'une molécule et de la gravité de la maladie soignée. Plusieurs bordées ont déjà été tirées. La dernière, en juillet, a expulsé du remboursement 84 médicaments au SMR «insuffisant». Pour l'homéopathie, c'était plus compliqué, car ces médocs-là bénéficient d'un régime de mise sur le