Professeur à l'université Panthéon-Sorbonne, Edith Archambault est spécialiste de l'économie sociale et des associations.
Le secteur associatif crée-t-il des emplois ?
C'est un des rares secteurs où la création d'emplois est régulière depuis vingt ans. De plus en plus d'associations emploient des salariés. Elles étaient 120 000, il y a dix ans, aujourd'hui elles sont 175 000. Parmi ces emplois, nombreux sont des emplois aidés. Or aujourd'hui, il y a une menace. Certaines subventions, grâce auxquelles vivent ces associations, sont réduites par le gouvernement. Par ailleurs, les emplois jeunes vont être supprimés et le gouvernement tarde à créer le Civis (Contrat d'insertion dans la vie sociale). S'il n'y a pas ce relais, des associations vont souffrir et même disparaître.
Qui embauche le plus ?
Le gros du bataillon est recruté dans le secteur sanitaire et social, dans l'éducation et la formation ou dans le milieu sportif. Le sanitaire et le social, avec tous les établissements pour personnes âgées, handicapés ou personnes en difficulté, gère plus de la moitié des fonds alloués aux associations. Les associations regroupées dans l'Uniopss (Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) emploient plus de 550 000 salariés. Ces associations ont besoin d'un niveau d'encadrement beaucoup plus professionnel et diplômé qu'auparavant. Dans le milieu du sport, les entraîneurs sportifs, autrefois bénévoles, deviennent professionnels.
Et les associations