Il ne manquait plus qu'une loi. Alors que le ministre des Transports, Gilles de Robien, planche sur le service minimum dans les entreprises publiques de transport, que la direction de la SNCF tente, poussivement, d'avancer sur le sujet avec les syndicats, le débat s'enrichit d'une proposition de loi musclée. Le texte déposé hier par le député UDF des Yvelines, Christian Blanc (Libération d'hier), propose notamment «une garantie de service public pour les transports urbains, en début de matinée et en fin de journée» ce qui revient à interdire la grève aux heures de pointe. Les syndicats cheminots ont vertement réagi, hier contre une proposition qui «remet en cause le droit de grève» selon Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT cheminots. Il y a quelques jours, le ministère des Transports a pourtant fait savoir aux syndicats et à la direction de la SNCF que la proposition de loi ne reflétait pas la position du gouvernement. Précision louable, qui n'enlève rien au fait que Robien dispose avec ce texte d'un moyen de pression.
Jusqu'ici, les principales organisations de la SNCF (CGT, CFDT, Sud Rail) avaient refusé d'accompagner les démarches de Gilles de Robien sur le sujet, mais aussi de signer le protocole de prévention des conflits élaborés par la direction. «On commence à se dire qu'on a fait une connerie en ne signant pas le protocole, qui était mesuré», dit un leader syndical, devant la surenchère à droite. Du coup, CGT et CFDT devraient tenter de sauver la mise en