La France devrait échapper de peu à la récession. C'est du moins l'avis de l'Insee qui a, hier, livré ses nouvelles projections économiques. Selon l'Institut, après une chute de 0,3 % au deuxième trimestre, l'activité s'est légèrement redressée, à +0,2 % au troisième trimestre. Le quatrième trimestre devrait être meilleur, avec une croissance de 0,4 % dans les trois derniers mois de l'année.

Faiblesse. Au final, le PIB de la France devrait croître en 2003 d'un tout petit 0,2 %, soit la plus mauvaise performance depuis cinquante ans, exceptée la catastrophique année 1993 (-0,9 %). Dans ce tableau, l'Insee évalue le coût des grèves de mai et de juin à 0,1 % de PIB, soit 1,4 milliard d'euros, bien moindre que celui de décem bre 1995. Les conjoncturistes de l'Insee estiment que la France devrait ensuite retrouver une croissance lente l'année prochaine, due essentiellement aux effets de la vigueur de l'activité aux Etats-Unis. Car le diagnostic qu'ils portent sur la France est tout sauf op timiste. Ils pointent en parti culier la faiblesse des revenus des ménages. Leur revenu disponible brut n'augmente cette année que de 0,8 %, contre 2 % en 2002 et 3,3 % en 2003. «C'est l'effet de la montée du chômage, explique Michel Devilliers, coauteur de la note. On observe un ralentissement con ti nuel depuis que le marché du travail a commencé de se dé grader, en 2001.» Une telle restriction du pouvoir d'achat a lo giquement des répercussions sur la consommation des ménages, qui contribue p