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Libération

Du G-22 au G-plus rien

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publié le 13 octobre 2003 à 1h21

Buenos Aires de notre correspondant

Un mois presque jour pour jour après sa naissance fracassante, le G-22 s'est quasiment sabordé, vendredi soir, à Buenos Aires. Mais le groupe de pays du Sud qui s'était opposé au protectionnisme agricole des Etats-Unis et de l'Union européenne lors du sommet de l'OMC à Cancun n'a même pas choisi de se faire hara-kiri. Ou de se déchirer publiquement. Cela aurait eu le mérite de constituer un épilogue médiatique. Pire que tout cela, le G-22 est d'abord mort faute de participants et de volonté politique. Bref, une véritable reddition. Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, dont l'action avait pourtant été déterminante dans la constitution de ce front du refus, a reconnu, vendredi, que le G-22 n'existait plus «en tant que tel». «Ce fut un groupe de circonstance», a-t-il admis.

Le minisommet tenu à Buenos Aires vendredi avait, tout de suite, très mal commencé. Le Brésil et l'Argentine, qui ont été les meneurs de cette alliance improvisée, n'ont pas réussi à attirer plus de 14 pays. Seuls huit ministres, tous latino-américains, avaient fait spécialement le déplacement. Les autres pays étaient seulement représentés par leurs ambassadeurs (Chine, Egypte), voire des hauts fonctionnaires (Inde, Afrique du Sud). Pire, pourtant invités, la Colombie, le Guatemala, le Costa Rica, l'Equateur ont carrément décliné l'invitation. Quant au Guatemala et au Costa Rica, ils se sont retirés du mouvement en fustigeant sa politisation.

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