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Libération

Palace Parfums, des indemnités au goût amer

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Aux prud'hommes de Dieppe, les salariés de l'usine fermée par surprise n'ont pas gagné sur tous les points.
publié le 16 octobre 2003 à 1h24

Le licenciement abusif est reconnu, mais l'amertume subsiste. «C'est comme si on nous avait traitées de menteuses», lâche une ouvrière de Palace Parfums. Hier, le tribunal de prud'hommes de Dieppe (Seine-Maritime) a accordé des indemnités de 10 000 à 16 000 euros pour «licenciement sans cause réelle ni sérieuse» aux salariés qui avaient retrouvé leur usine sans machines ni patrons, en janvier. Mais les magistrats ont refusé le paiement immédiat des heures supplémentaires.

Sous le terme d'heures sup se cachent des heures de travail à domicile, payées à la moitié du Smic et dissimulées en «prime exceptionnelle». Des heures passées à monter des pompes de vaporisateur ou assembler des paquets d'emballage, à la maison, tard dans la nuit. «Quand on est payée au Smic et mère célibataire, comme la plupart des salariées de Palace Parfums, un petit plus financier, ça ne se refuse pas», tranche Christelle Choquart, ex-déléguée CFDT de la société.

Envolés. Les employeurs, eux, ont épargné des milliers d'heures de travail à l'usine. «Ils ont fait des économies colossales, estime Marie-Pierre Ogel, l'avocate des salariés. Ce qui leur a permis d'acheter un château à Enghien-les-Bains.» Le château, c'est tout ce qui reste des patrons envolés : les Libanais Eddy et Peggy Maaz, gérants de la société Parfums des Champs, qui détient 50 % de Palace Parfums. Le parquet de Dieppe a lancé une enquête judiciaire en janvier pour «abus de biens sociaux et travail illégal». C'est ce qui a amené les prud'