Bruxelles (UE), de notre correspondant.
L'équation est insoluble: il faut que la récession soit bien installée pour que les Européens éprouvent le besoin pressant de se lancer dans une politique de «grands travaux», sous la forme notamment de nouvelles infrastructures de transport. Le problème est que le moment est mal choisi puisque, en général, les budgets nationaux sont déjà dans le rouge et que les crédits affectés aux grands travaux dans le budget communautaire sont particulièrement limités (600 millions d'euros par an)... L'initiative de croissance proposée par la Commission le 1er octobre (Libération du 2 octobre) n'échappe pas à la règle: personne ne sait où trouver l'argent nécessaire pour financer un plan qui, selon la Commission, pourrait apporter à terme entre 0,6 et 1 point de croissance supplémentaire à l'Union.
Les chefs d'Etat et de gouvernement, réunis depuis hier à Bruxelles, vont examiner cette initiative pour la première fois. Mais aucune décision concrète n'est attendue avant la fin de l'année, voire avant le printemps. D'une part, parce que tous les Etats, notamment les pays nordiques, ne sont pas d'accord avec la trop grande priorité donnée au béton par la Commission, qui propose une liste de 26 «grands travaux». D'autre part, parce que les sommes en jeu font tourner la tête: 220 milliards d'euros à trouver d'ici à 2020 pour les financer.
La Commission a malgré tout proposé des pistes. D'abord, accroître la part du budget communautaire consacrée aux grand