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Libération

Ghosn, icône nippone

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publié le 17 octobre 2003 à 1h25

Tokyo, de notre correspondant.

«Carlos Ghosn, nêêêêê !», s'exclame, admiratif, Fujimoto-san, chauffeur de taxi au volant d'une Nissan aux sièges recouverts de dentelle blanche. «Il y a eu Napoléon, Alain Delon, Gabin... et maintenant Ghosn-san.» Voilà parfaitement résumé l'état d'idolâtrie avancé dont souffre la société japonaise à l'égard du patron français de Nissan. Depuis son arrivée il y a trois ans, sa cote de popularité auprès des Japonais n'a toujours pas molli. Mieux, elle continue de progresser.

Hier, le nouveau «Napoléon» des affaires dressait le bilan du plan de sauvetage du constructeur japonais que nombre d'observateurs avaient pourtant donné pour mort. Dans un show à l'américaine, Carlos Ghosn, triomphant, a eu du mal à contenir ses élans d'autosatisfaction (lire ci-dessous). «Nissan fait aujourd'hui du cash. Tellement de cash que la question est de savoir comment bien le dépenser !», a-t-il déclaré.

Rival loyal. Plus qu'infaillible, quasi religieuse, l'admiration que vouent les Japonais à celui que l'archipel qualifiait en 1999 de cost killer («le tueur de coûts») est sans limite. Sollicité pour ses conseils, élevé au rang de gourou par le tout-patronat nippon, Ghosn a été élu en début d'année, pour la troisième année consécutive, meilleur manager de l'année. Une première dans l'archipel. De surcroît pour un boss étranger. Sony a ainsi fait entrer le patron de Nissan dans son comité directeur. Même chez Toyota, premier constructeur nippon (plus de 40 % de parts