Nouveau coup de bambou pour les laboratoires pharmaceutiques. Deux des plus grandes firmes la britannique GlaxoSmithKline (GSK) et l'allemande Boehringer Ingelheim ont été épinglées, jeudi, par la Commission sud-africaine de la concurrence. Les deux labos sont jugés coupables de maintenir leurs antirétroviraux (ARV) à des prix trop élevés. La commission estime que GSK et Boehringer Ingelheim ont «abusé de leurs positions dominantes» en refusant de céder des licences de production «à des laboratoires locaux», afin qu'ils «fabriquent des génériques» à bas prix. L'instance recommande une pénalité de 10 % de leur chiffre d'affaires réalisé en Afrique du Sud. Au tribunal de décider in fine de son application.
«On n'y comprend rien. On attend des clarifications», souffle-t-on à GSK Londres. Autre son de cloche, à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), où l'on se «félicite d'une telle décision, extrêmement importante» : «C'est la première fois que des citoyens ont le droit de porter plainte contre des labos au motif que leur situation de monopole leur permet de maintenir des médicaments à des prix inabordables pour les 5,3 millions de malades du sida.»
Ce jugement intervient après la plainte le 19 septembre 2002 d'activistes, dont ceux de TAC (Traitement Action Campaign). Leur mobilisation, aux côtés de Médecins sans frontières (MSF), d'Oxfam ou d'Act Up, avait fait capoter, en avril 2001, un procès intenté par 39 labos contre le gouvernement sud-africain. Depuis, le cont