Une direction menacée de révocation pure et simple par une partie de ses 700 000 petits porteurs, une action secouée depuis quelques semaines par des mouvements suspects à la Bourse de Paris, des procédures judiciaires engagées de tous les côtés, des députés UMP et PC qui s'en mêlent au nom de la défense des petits actionnaires : il n'en fallait pas moins pour que la très sage COB (Commission des opérations de Bourse) se décide à ouvrir une enquête sur Eurotunnel. Une décision prise après avoir reçu de nombreuses lettres de protestation émanant de petites actionnaires.
Jacques Maillot, créateur et ancien patron de Nouvelles Frontières, sera-t-il l'homme providentiel capable de ramener un peu de sérénité dans cette entreprise écrasée par une dette colossale qui n'a pas versé le moindre kopeck de dividende depuis ses débuts en 1987 ? Contacté vendredi par les actionnaires contestataires pour reprendre l'affaire en main et essayer de faire redécoller le titre des enfers de la cote où il est tombé (0,82 euro vendredi, contre près de 19 euros à la fin des années 80), l'intéressé déclare aussi sec «étudier» la proposition. Manifestement prêt à faire don de sa personne aux petits actionnaires et à remplacer au pied levé Richard Shirrefs, actuel directeur général d'Eurotunnel.
Sulfureux Miguet. Encore faudrait-il que le pouvoir soit vacant. Ce qui est loin d'être le cas, en dépit des tentatives pour le renverser, notamment depuis l'AG de mai. Question de rapport de force d'abord : les