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Libération

Boulogne: renégociation pour les virés de la Comilog

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Ils réclament un plan social «digne de ce nom».
publié le 21 octobre 2003 à 1h28

Michel désigne du menton quelque 200 camions frigos alignés sur le port, remplis de la marée de la veille. «Ils devraient être à Rungis en ce moment», dit ce salarié de la Comilog, l'usine de ferromanganèse promise à la fermeture pour fin 2003. Les employés ont bloqué les issues routières de la criée de Boulogne (Pas-de-Calais) hier, à l'aube, et le poisson a attendu. Puis, au bulldozer, ils ont vidé quelques tonnes de ferromanganèse dans le port, «symboliquement».

Ce qu'ils réclament : «Un plan social digne de ce nom, pas au ras des pâquerettes», résume Gérard Duquennoy, représentant CFDT de l'intersyndicale. Et un geste de l'Etat, actionnaire à 30 % d'Eramet, dont Comilog est filiale. Frédéric, contremaître de production, précise : «On sait que c'est fini. On a perdu notre boulot, maintenant, on veut de l'argent.» Ils demandent 30 000 euros par personne, pour partir dignement. La direction en propose 2 000.

Hier soir, à l'issue d'une réunion à la sous-préfecture de Boulogne, la direction d'Eramet a accepté de renégocier le plan social. Peu avant, la base menaçait : «On a 22 500 tonnes de ferromanganèse dans l'usine. Avec ça, on peut bloquer le chenal.» Frédéric Cuvillier, maire PS de Boulogne, en discussion avec les salariés à un barrage, dans la fumée âcre des braises de coke, reconnaissait : «Ça va très mal se passer si on insulte les gens avec si peu de propositions.»

Les négociations doivent débuter jeudi, en présence du PDG d'Eramet, Jacques Bacardats. Après avoir reçu c