Cette fois, cela sent vraiment la fin. Après plusieurs mois de négociation avec ses banques françaises, Metaleurop s'est décidé à mettre à exécution la menace du dépôt de bilan que le groupe agitait face à ses créanciers. Hier, le conseil d'administration n'a eu besoin que de deux heures pour se rendre à l'évidence : il n'y a plus d'argent dans les caisses pour faire vivre l'entreprise. Un groupe qui, depuis la fermeture de la fonderie Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) et le licenciement de ses 830 salariés, emploie toujours environ 900 personnes dont 700 en Allemagne. Désormais, le sulfureux dossier Metaleurop est entre les mains du tribunal de commerce de Paris qui aura le choix entre la liquidation ou une procédure de redressement judiciaire.
Flou complet. Comment ce groupe français détenu à hauteur de 32 % par Glencore, le leader mondial du négoce de métaux, a pu s'effondrer comme un pauvre château de cartes ? Perfidement, Metaleurop suggère que si l'entreprise en est arrivée là, c'est d'abord à cause de la stratégie d'acharnement des administrateurs judiciaires de Noyelles-Godault, qui ont demandé une extension à la maison mère de la procédure de liquidation. L'objectif étant de contraindre le groupe à puiser dans ses caisses pour financer un plan social digne de ce nom.
A l'époque, la direction de Metaleurop avait beau expliquer qu'il n'y avait pas de magot caché sous l'édredon, les syndicats, appuyés par le gouvernement tout heureux de partir en croisade contre les «patr