Le compte à rebours de la privatisation de France Télécom est enclenché. Les plus pressés notamment les marchés financiers , la verraient bien vers février-mars de l'année prochaine, dès que la loi sera promulguée. En tout cas, le coup est parti. Hier après-midi les sénateurs ont démarré l'examen d'un texte au titre à rallonge et limite anodin «Projet de loi relatif à l'évolution des conditions d'attribution des missions du service universel des télécoms, des conditions d'emploi des fonctionnaires et du statut de France Télécom» , mais à la portée considérable : s'il est voté, cet article offre un boulevard à la privatisation. Et l'Etat obtient sur le champ le feu vert à son passage sous la barre des 50 % dans le capital de son opérateur dont il détient aujourd'hui 58 %.
La campagne des opposants est lancée, mais l'articulation du texte complique leur tâche. Car le même projet associe la garantie à vie du statut de fonctionnaires pour les agents 106 000 sur 140 000 salariés au feu vert donné à l'Etat de passer du jour au lendemain sous la barre des 50 % du capital.
Du coup, les syndicats peinent à faire campagne puisque le texte protège le fameux statut. Hier, ils s'étaient invités au Sénat, mais sur le trottoir, face à l'institution. Christian Mathorel, responsable du secteur télécoms à la CGT-PTT, chiffrait à 800 le nombre des salariés manifestants. Seuls la CGT et le syndicat Sud-PTT avaient appelé à la grève : «Notre objectif, c'est bien de marquer le coup», expl