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Libération

La Chine à l'âge de région

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publié le 22 octobre 2003 à 1h29

Bangkok de notre correspondant

Le sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec, lire ci-contre), qui s'est achevé hier à Bangkok, est d'ordinaire une tribune asiatique pour présidents des Etats-Unis. Bill Clinton avait établi cette tradition en lançant cette rencontre informelle des grands dirigeants du Pacifique à Seattle en 1993. Mais cette année, la Chine, qui a participé pour la première fois à l'un de ces sommets, a bouleversé le jeu de rôles en faisant contrepoids aux Etats-Unis.

Camouflet. Nommé en mars, le président chinois Hu Jintao a fermement résisté aux pressions de Washington qui réclament un flottement du yuan. Les Etats-Unis estiment depuis longtemps que le niveau artificiellement faible de la monnaie chinoise par rapport au dollar est responsable du déficit commercial américain avec la Chine. Appuyé par l'ensemble des pays asiatiques, Hu Jintao a rétorqué que la stabilité du taux de change du yuan était dans l'intérêt de toute la région. Un camouflet pour George Bush qui avait multiplié les déclarations avant le sommet sur la nécessité du rôle du marché dans la détermination des taux de change. «Nous devons nous montrer responsables vis-à-vis des pays voisins», a déclaré, impérieux, le président chinois.

De fait, la puissance économique de la Chine ­ confortée par la conclusion d'un accord de libre-échange avec l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) et une série d'accords bilatéraux ­ a été le principal sujet de débat entre industr