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Libération

Hambourg aux petits soins pour Nivea

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La ville participe au rachat de sa maison mère et sauve 3200 emplois.
publié le 24 octobre 2003 à 1h31

Berlin de notre correspondante

Le lessivier américain Procter & Gamble n'a pas réussi à mettre la main sur la petite boîte bleue. Beiersdorf, le groupe de cosmétiques, propriétaire de la célèbre marque Nivea, restera allemand. Après deux années d'un intense suspense, l'assureur allemand Allianz a fini par vendre ­ pour 4 milliards d'euros ­ sa participation de 40 % dans Beiersdorf. L'heureux acheteur est un consortium constitué de Tchibo, holding familial spécialisé dans la torréfaction de café, et de la ville-Etat de Hambourg, qui prendra 10 % du capital. On croyait ce type d'attelage passé de mode, avec la montée en puissance des marchés financiers. Et bien pas du tout. «Ce n'est pas la ville qui rachète directement les 10 % de Beiersdorf, mais une société de participation, précisait-on hier, au ministère de l'Economie de Hambourg. Notre vocation n'est pas de rester dans le capital, qui sera remis à terme sur le marché. Mais de préserver les emplois de Beiersdorf.»

Fondée à Hambourg au début du siècle, l'entreprise, qui a assis sa renommée sur l'émulsion d'eau et d'huile parfumée d'un soupçon de glycérine, emploie quelque 18 000 personnes à travers le monde. Dont 3 200 à Hambourg. L'actuel patron de Beiersdorf, Rolf Kunisch, n'a jamais caché qu'une OPA sur Nivea, la «crème des crèmes», aurait pour conséquences inéluctables une rationalisation et des licenciements. Car disait-il à Libération en mai : «Entre les mains d'un grand groupe, Nivea sera noyée et perdra de sa valeur.