Les marques de mode chinoises viendront-elles un jour concurrencer les Zara, Mango et autres H & M qui cartonnent en Europe ? Et, pourquoi pas, damer le pion aux créateurs les plus pointus et les plus luxueux ? A la vitesse de développement de son industrie du textile, la Chine pourrait quitter bientôt son statut légendaire de fabricant et donc de sous-traitant des marques de confection occidentales, pour devenir un acteur à part entière du marché.
Pour la première fois cette année, six créateurs chinois ont défilé à Paris à l'occasion de la présentation des collections printemps-été 2004. Le 13 octobre, sur le podium du Carrousel du Louvre, les passages de mannequins ont enchaîné effets de matières, franges, applications, broderies. Les vêtements taillés dans des matières naturelles lin, coton ou soie sont de bonne facture... manque juste le petit rien, l'esprit du moment qu'on appelle mode. «Nous cherchons surtout à nous connecter», assure Lawrence Zheng, patron de ShanShan, qui regroupe douze marques chinoises. «Aucune commercialisation n'est envisagée pour le moment, ajoute-t-il. La France représente la créativité et le luxe, nous avons un outil de fabrication performant et un immense marché déjà en plein essor sur les villes côtières, Shanghai, Canton, Tianjin. Notre développement est donc inéluctable.» En Chine et hors de Chine.
Qualité. Côté fabrication, une seule préoccupation pour les Chinois : accroître la qualité. «La production hors Communauté européenne va