Menu
Libération
Interview

Un enjeu qui, «désormais, doit être pris au sérieux»

Article réservé aux abonnés
publié le 27 octobre 2003 à 1h34

Elisabeth Laville est directrice de la première agence française de conseil en développement durable, Utopies, qu'elle a créée il y a dix ans.

Dans votre livre «l'Entreprise verte» (1), vous parlez du développement durable comme d'une «révolution culturelle» dans l'entreprise. Dans la réalité, on en est encore loin...

On ne peut pas décréter une révolution culturelle, l'intégration des enjeux du développement durable dans les stratégies des entreprises prend du temps. La nouvelle loi (lire ci-dessous), qui oblige les sociétés cotées en Bourse à indiquer dans leur rapport annuel comment elles gèrent ces problèmes, a lancé un mouvement. Désormais, le développement durable doit être pris au sérieux, il est davantage crédible aux yeux des entrepreneurs. Mais nommer un responsable de ces questions ou publier un rapport, qui peut n'être qu'une collection de chiffres ne signifie pas que l'entreprise s'y intéresse vraiment.

Les «directeurs du développement durable» se sont multipliés dans les grands groupes publics et privés. Est-ce uniquement un effet de mode ?

Cela dépend beaucoup de la conviction du patron. Trop souvent, la direction ne soutient pas une vraie stratégie de développement durable, faite de prévention des risques et aussi de nouvelles opportunités économiques. Dans certains cas, les directeurs chargés du développement durable ont préféré démissionner, faute de soutien du PDG. Ailleurs, ils ont réussi à convaincre les dirigeants de l'importance des enjeux et ils ont pu en