Candidat ou pas candidat ? L'édition française est obnubilée par cette question. Est-ce qu'Albin Michel, l'éditeur indépendant , postule au rachat de tout ou partie d'Editis, l'ancien Vivendi Universal Publishing ? L'entreprise familiale, fondée en 1900 par Albin Michel, grand-père de Francis Esménard, l'actuel PDG, fait tout ce qu'elle peut pour brouiller les pistes (1). Après que Livre Hebdo a, le premier, révélé, le 17 octobre, que l'éditeur d'Amélie Nothomb était repreneur potentiel d'Editis, Esménard a démenti, huit jours après, dans le Monde. Au sein de l'entreprise, c'est Richard Ducousset, le n° 2 du groupe, qui distille que c'est Lagardère lui-même qui fait courir la rumeur des ambitions d'Albin. «En ce moment, personne n'a intérêt à dévoiler ses intentions et à dire la vérité», explique-t-on dans l'entourage de Jean-Jacques Aillagon, le ministre de la Culture. Et Albin Michel en premier lieu.
Selon nos informations, la maison d'édition a pourtant bien pris contact avec Lagardère pour lui annoncer qu'il fallait dorénavant ajouter son nom à la déjà longue liste des acheteurs potentiels. Une opération qui le hisserait au rang de n° 2 de l'édition française. Pour ce faire, Albin Michel est entré en contact avec la Caisse des dépôts (CDC) pour réfléchir à un montage financier. Car reprendre en l'état la moitié d'Editis reviendrait pour Albin Michel (200 millions d'euros de chiffre d'affaires) à tripler de taille. Quasiment impossible. Certes, Albin est riche, mais cette