Washington de notre correspondant
Si les poètes apprécient les troubles effusions, les boursiers, eux, préfèrent les franches fusions : ils aiment que les entreprises entrechoquent leurs capitaux et mêlent leurs branches. Aussi, depuis quel ques jours, ils sont heureux. Selon l'agence Bloomberg, le mois d'octobre a été le plus «fusionnel» depuis juillet 2001. Lundi encore, une salve d'opérations a été lancée. La Bank of America s'apprête à gober une banque de Nouvelle-Angleterre, Fleet Boston, au terme d'un échange d'actions portant sur 45 milliards de dollars (lire ci-dessous).
Ambition. Dans le domaine de l'assurance maladie, Anthem a annoncé le rachat de WellPoint Health Networks pour 14,3 milliards de dollars et le numéro un UnitedHealth reprend Mams (Mid Atlantic Medical Services) pour 3 milliards. Enfin, dans la soirée, les cigaretiers RJ Reynolds (Etats-Unis) et British American Tobacco (Grande-Bretagne) ont annoncé le mariage (pour 3,1 mil liards de dollars) de leurs activités aux Etats-Unis, avec l'ambition de concurrencer Philip Morris.
Bien sûr, les analystes se montrent encore prudents. Ce n'est pas la première fois qu'est annoncé en fanfare «le grand retour des fusions». Il y a un an, l'OPA de Pfizer sur Pharmacia avait déjà donné lieu à une vague d'excitation.
«Coïncidences». «Il ne faut pas tirer trop de conclusions à partir des trois fusions annoncées lundi, tempère ainsi Linda Varoli, analyste chez Merger Insight, un cabinet d'études sur les rapprochements d'ent