à Bruxelles
C'est officiellement le combat de la protection de l'environnement contre la compétitivité de l'industrie chimique européenne. En réalité, c'est d'abord une guerre de lobby, emmenée par les plus grands groupes européens, prêts à tout pour gagner les politiques à leur cause. Après plus d'un an de bataille de chiffres et d'extrapolations statistiques, la Commission européenne a, hier, proposé une tentative de compromis sur son règlement sur les produits chimiques. L'objectif de la réforme est d'instaurer, sur onze ans, un système d'enregistrement, d'évaluation et d'autorisation pour les substances chimiques. Baptisé Reach (pour «Registration, Evaluation and Authorization of Chemicals»), il est chargé d'évaluer leur impact sur la santé et l'environnement. Car la quasi-totalité des substances chimiques en Europe n'a jamais réellement été évaluée. Le texte de Bruxelles prévoit donc de passer 30 000 substances (soit 1 à 2 % du volume total des substances chimiques commercialisées dans l'Union) à la moulinette. Petit retour en arrière.
Délocalisation. L'idée de la réforme a germé dans la tête de plusieurs ministres de l'Environnement dès 1998. La Commission s'en saisit, mais se heurte très vite à une levée de boucliers des industriels. Elle n'insiste pas. Il faudra attendre février 2001 pour que la Commission ressorte le dossier et suggère dans un Livre blanc de soumettre quelque 27 000 substances à des tests financés par les entreprises, à raison de plusieurs milliards d